Votre audition
Ce qu’il faut savoir sur l’audition
De nombreux sites vous donneront des informations très complètes sur l’anatomie et le fonctionnement de l’oreille. Notre propos n’est pas de recopier ces travaux fort bien fait. Vous pourrez accéder à certains d’entre eux à partir de notre rubrique «liens utiles».
Cependant, nous voulons attirer votre attention sur des aspects importants de l’audition et peut-être faire la lumière sur certaines idées reçues.
Pour gérer son environnement, le cerveau déploie ses antennes au dehors de lui. Yeux, mains, nez, tant d’outils pour s’adapter au monde! mais si un des sens de notre cerveau se péjore, ce dernier aura tendance à se satisfaire paresseusement de ses aptitudes restantes. Sans intervention, ces dernières iront donc en s’amenuisant, affaiblissant l’ensemble de la plasticité neuronale.
Avec une perception diminuée, l’oreille de moins en moins sollicitée va ainsi fonctionner au ralenti, perdant réactivité et ouverture, ne transmettant plus que des informations fragmentaires. Imaginez un sentier inutilisé dans la forêt, il disparait progressivement sous la végétation, empêchant le passage… Ainsi c’est tout un monde de sensations et d’émotions, une gamme de messages fondamentaux qui se perdent!
La malaudition constitue ainsi une rupture entre l’individu et le monde. Œuvrer pour rétablir ce lien dans une démarche alliant technique et humanisme, telle est notre mission. Cette dernière consiste à permettre à des malentendants de retrouver une meilleure communication en adaptant le monde sonore qui les entoure à leurs performances auditives.
Répondre aux idées reçues…
«Si je devais moins bien entendre, je préfèrerais me faire opérer que de porter des appareils.»
Lorsque le son rentre dans l’oreille, il est reçu par la membrane du tympan qui va se mettre à vibrer. L’amplitude de cette vibration va être augmentée par une chaîne d’osselets qui va transmettre la vibration à la cochlée, petite coquille d’escargot remplie de liquide. Dans cette cochlée, des milliers de cellules recouvertes de cils très fins vont osciller sous l’effet des mouvements des liquides. Ces cellules vont engendrer des ondes électriques qui vont atteindre le cerveau par le nerf auditif.
Si le tympan ou les osselets sont atteints, une intervention chirurgicale pourra réparer cette partie mécanique de l’oreille. Les surdités provoquées par ces problèmes se nomment « surdité de transmission », mais elles ne constituent que 5 % des cas de surdité. La grande majorité des atteintes de l’audition concerne l’oreille interne. Les cellules sensorielles qui la composent en sont en cause. La presbyacousie, les surdités après traumatismes sonores et les surdités génétiques sont des surdités de perception. A ce jour, il n’existe aucune méthode pour soigner cette partie de l’oreille. La perte d’efficacité des récepteurs est irréversible, 95 % des surdités ne sont donc pas opérables.
«Tout le monde deviendra-t-il malentendant en vieillissant?»
La presbyacousie est un phénomène naturel du vieillissement de l’oreille qui nous atteint tous. Mais nos conditions de vie, nos antécédents familiaux et médicaux, peuvent aggraver cette évolution qui rend notre oreille moins sensible à certains sons. Selon les derniers chiffres du rapport «La santé des Français», 10% de la population présente des troubles auditifs à des degrés divers. La perte d’audition concerne 40% des 60-70 ans et 70% des plus de 80 ans.
«Peut-on corriger toutes les surdités?»
Le mot «correction» est impropre. Corriger voudrait dire que nous avons des solutions pour redonner une audition normale. Et nous avons vu que les parties de l’oreille qui sont responsables de la surdité ne peuvent être réparées. Le rôle d’une aide auditive n’est pas de «rendre l’oreille normale», comme les lunettes redonnent une vision normale, mais d’enrichir, modifier, trier les sons pour que cette oreille déficiente envoie au cerveau une information utile et exploitable. Grâce aux progrès de la technologie, TOUTES les surdités peuvent bénéficier d’un équipement qui permettra d’améliorer la situation du malentendant. Même si dans certains cas, les limites de cette amélioration seront plus vite atteintes.
Si la surdité est trop profonde, il existe une autre technique pour envoyer une message au cerveau, c’est l’implant cochléaire, un porte électrode posé chirurgicalement dans la cochlée et relié à un ordinateur qui transforme le son en impulsions électriques.
«J’attendrai le plus longtemps possible avant de porter des aides auditives car je ne voudrais pas que mes oreilles deviennent paresseuses.»
C’est en fait le contraire! Comme dit plus haut, le véritable organe de l’audition est le cerveau et si un de nos sens s’affaiblit, ce dernier se contentera de ces performances moindres!
Avec une perception fragilisée, l’oreille moins sollicitée va travailler au ralenti perdant petit à petit sa vivacité et sa réceptivité. Les informations transmises deviendront plus morcelées, moins précises.
On pourrait tenter une comparaison avec un ruisseau dont la source se tarirait doucement. Au fil des mois, son lit s’assécherait puis se remplirait de verdure, obstruant de plus en plus cette voie.
Ainsi c’est toute la perception de l’environnement qui se rétrécit, la palette des couleurs auditives qui s’affadit.
On le sait et on sent tous aujourd’hui combien les relations sociales sont fondamentales pour notre équilibre. Porter des aides auditives permettra de conserver de bonnes liaisons neuronales entre l’oreille et le cerveau. L’efficacité de notre cerveau mais aussi du fonctionnement de notre oreille sera ainsi maintenue.
«Mal entendre nuit gravement au cerveau»
référence: Sciences et avenir n°817
Les liens entre vieillissement et perte auditive sont étroits. La démonstration a été faite en 2011 par les travaux du Pr Franck Lin (de Baltimore – Etats Unis). Il a montré qu’une personne présentant une perte auditive légère de 25 dB subissait en moyenne, une baisse de performance cognitive équivalente à celle d’une personne ayant 7 ans de plus qu’elle. Des résultats confirmés depuis par d’autres études. Celle de l’équipe INSERM de Bordeaux a mis en évidence que la compensation de la perte auditive par des aides auditives permettait de ralentir le déclin cognitif. On dénombre environ 2 à 3 fois plus de malentendants dans une population atteinte de maladie d’Alzheimer que dans une population identique préservée de cette maladie.
«Tous ces gens qui écoutent de la musique en permanence, vont tous finir sourds!»
Les cellules réceptrices de l’oreille interne sont très fragiles et de fortes intensités peuvent endommager définitivement ces structures délicates. La nocivité des sons dépend de leur intensité mais aussi de la durée de l’exposition. Un son extrêmement fort, pourra avoir le même effet que la répétition de sons seulement gênants. Dans tous les cas il faut se protéger. Nous proposons des obturateurs spécifiques pour chaque type d’utilisation: bruit industriel, chasse, musique amplifiée, motos, bricolage… Nous proposons des obturateurs passifs sur mesure mais aussi des systèmes actifs avec des électroniques bloquant les bruits forts pour laisser passer les voix et les sons faibles. Votre capital auditif est fragile, protégez-le.
Pour plus d’informations sur le système auditif nous vous invitons à vous balader sur le site « Promenade autour de la Cochlée »